Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Objectif Média Web

LE CASSE (1971)

27 Février 2018 , Rédigé par Objectif Média Web Publié dans #Cinéma

Qui ne connaît pas Belmondo ? Et qui ne connaît pas le Casse ? Lève le doigt.

 

Quatre personnes débarquent à Athènes, trois hommes et une jeune femme, il y a Renzi (Rénato Salvatori), Ralph (Robert Hossein), Hélène (Nicole Calfan) et pour finir Azad (Jean-Paul Belmondo).

 

Ils ne viennent pas faire du tourisme en cette période hivernale, ils sont là pour voler la collection d'émeraude de monsieur Tasco (José Luis de Villalonga), un très riche homme d'affaires.

 

Vous retrouverez Belmondo, tout à fait à l'aise dans le rôle d'Azad, un voleur au grand cœur et qui se trouve confronté à un policier corrompu et sadique, Abel Zaccharia alias Omar Sharif, celui-ci d'ailleurs fait une composition incroyable, il joue de son charme, bien qu'affable, il est un formidable salopard, Sharif est bien loin de ses rôles romanesques habituels comme le Docteur Jivago ou l'archiduc Rodolphe dans Mayerling.

 

Le cambriolage qu'Azad réalise avec une technicité frôlant la perfection, dans une scène quasi-chirurgicale, sous l’œil admiratif de Ralph, n'oublions pas le grain de sable dans le mécanisme parfait de l'opération, la venue inopinée de Zacharia, qui sait d'instinct qu'Azad n'est pas garé devant la maison de Tasco par hasard, qu'il n'est pas un représentant en jouets pour enfants.

 

Et puis enfin l'autre gros hic, l'avarie du cargo qui devait les emmener tous le même jour loin de la Grèce. Ils sont piégés, piégés dans un pays qu'ils connaissent plutôt mal, sauf peut-être Ralph qui a préparé le coup dans une annexe contenant des articles de farce et attrape.

 

Il y a aussi la poursuite entre lui et Zacharia, cette course-poursuite n'est pas sans rappeler celle de Bullit avec Steve Mcqueen, les deux acteurs furent par ailleurs doublés pour celle-ci, non, ce n'est pas Belmondo qui conduit, mais, Rémy Julienne.

 

Le réalisateur, Henri Verneuil filme rarement les monuments, on n'est pas là pour faire du tourisme, nous sommes dans un pays moderne, bien loin des mythes d'Homère.

 

Étrangement, Azad restera quand même un peu froid au charme de la dame, préférant celui d'Hélène, sa petite protégée, mais qu'il aime depuis toujours, bien qu'il ne se l'avoue pas, Azad reste un personnage romantique, une espèce d'Arsène Lupin, sans réelle duplicité, à l'inverse d'un Zacharia très pragmatique dans sa détermination à posséder enfin les émeraudes.

 

La scène où ils terrorisent Renzi et Ralph, reste effrayante, il les pousse dans leur dernier retranchement pour leur faire avouer ou sont cacher les émeraudes, or, si avec eux, il peut se permettre autant de violences, il sait qu'avec Azad, il n'obtiendrait rien, celui-ci lui dirait n'importe quoi.

 

Malheureusement, il blesse Ralph et tue Renzi qui tentait de fuir, bien entendu, il se rend bien vite compte de son erreur et que les deux hommes ne savaient rien, il s'empresse de retrouver Azad dans un restaurant pour touriste, ou notre ami tente de manger un classique steak-frites avec salade.

 

Et là, face à une table bien garnie de plats Grecs, Zacharia tente de l'amadouer, Azad lui propose fifty-fifty, mais l'autre refuse, il veut tout, Tasco lui ayant fait miroiter une somme rondelette, mais pas suffisante pour son appétit démesuré, Zacharia aime l'argent et il a pris des goûts de luxe depuis qu'il fréquente les voyous, comme, il dit d'un ton méprisant « les gens de votre espèce » à Azad, alors qu'il ne fait pas mieux, mais, bien pire que ces gens-là.

 

C'est l'arrivée inopinée de Ralph sanglant qui mettra un terme au débat entre les deux protagonistes.

 

Zacharia à son tour piégé dans le même endroit où il a tué Renzi, par Azad et Ralph, dans une mise en scène rappelant ce qu'il a fait subir à ses deux amis, la fausse arme qu'Azad détruit, en l'écrasant, la vraie qu'il jette sur la table de ping-pong et que Zacharia ramasse sans vérifier que le chargeur est en fait vide, il sera finalement assommé par les deux compères, qui pourront prendre la fuite.

 

Zacharia homme sans scrupules qui tentera de jeter dans les bras d' Azad, la sculpturale Lena (Dyan Cannon), patronne d'une boite au nom sans équivoque « Éros ».

 

Lena qu' Azad rencontre au bar du Hilton, d'où il appelle Hélène qu'il a rapidement mise à l'écart de la ville dans une de ses nombreux hôtels des îles Grecques, Lena toujours présente lorsque la police investie le somptueux hôtel, en fait, c'est elle qui a appelé les forces de l'ordre sur les ordres de Zacharia.

 

Comment ne pas se souvenir de la fuite d'Azad sur le toit d'un autocar, au milieu de la circulation d'Athènes, de la tentative de Zacharia de provoquer sa chute en le frappant à coup de portières, finalement, il échappera de peu à la police en s'embarquant sur un camion déchargeant des gravats dans une carrière.

 

Il se réfugie chez la belle Lena ou il découvrira que celle-ci est une très proche amie de Zacharia qui tolère moyennant finance le spectacle érotique de L'Éros.

 

C'est par ailleurs avec elle qui recherchera Hélène prête à jouer la fille des airs avec un bellâtre grec, bien entendu, c'est au poing qu' Azad gagnera le cœur de la belle qui n'attendait que cela.

 

La fin, peut-on la raconter ? Une dernière confrontation entre le voleur et le méchant policier, Zacharia perdra la partie.

 

Que peut-on dire de ce film ? Efficace, réalisé d'une main de maître, on ne s'ennuie pas un seul instant, il y a du sentiment, de l'action, un peu d'érotisme, des personnages bien trempés, on pourra reprocher au réalisateur, un manque de profondeur de certains personnages comme ceux de Renzi et de Lena, il faut comme toujours des mobiles pour qu'un personnage existe, Ralph reste aussi très mystérieux qui est il pour Azad ?

 

Tout est faux semblant, les jouets dans le coffre de la voiture, la scène du cabaret qui tourne, les émeraudes qui sont certainement fausses, les vraies se seraient brisées dans la dernière scène, la fausse arme que manipule Azad, les gens paraissent ce qu'ils ne sont pas, tout est faux semblant, renversement des valeurs.

 

N'oublions pas la musique inoubliable d'Ennio Morricone, le générique très spécial à la Maurice Binder ou Saul Bass.

Le film est tiré d'un standard du roman noir : The burglar de David Goodis.

 

Le casse était un remake du « Cambrioleur » de 1957, réalisé par Paul Wendkos. Ce film (que je n'ai pas vu) serait beaucoup plus proche du roman que celui réalisé par Henri Verneuil.

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article